Tél. : 06 22 41 48 80 – E-mail : chantaljamet@yahoo.fr  – Chantal JAMET, Médiateure – Chemin du Grand Pinée 83440 CALLIAN

Chantal JAMET

Médiation

 

MEDIATEURE Près la Cour d'Appel, agréée FFCM, CNMA, Avocate honoraire,

Formatrice certifiée QUALIOPI

Adoptez le réflexe "Médiation"!

L’urgence de la médiation en 2020

par | Jan 13, 2020 | 0 commentaires

Mon propos en ce début de 2020 était de vous présenter mes vœux de façon interrogative.

L’urgence de la médiation. Cette affirmation péremptoire a de quoi choquer ? Peut-être pas tant que ça !

Une sorte de questionnement pour trouver « une porte sans porte » comme dit Jacqueline MORINEAU.

Pour beaucoup 2019 s’est terminée dans un chaos indescriptible à tous niveaux et sur toute la planète. Insécurités et angoisses étaient au rendez-vous… Je dirai « 5 sur l’échelle de Richter », c’est-à-dire proche du cataclysme ?

Il en fût bien autrement en ce qui me concerne.

J’ai terminé 2019 dans une joie que je n’avais pas ressentie avec des inconnus depuis fort longtemps. Du moins des inconnus jusqu’à ce que je les côtoie au cours d’un « stage » avec Jacqueline MORINEAU (qui estime qu’elle n’est pas formatrice et que le mot « stage » ne correspond pas à ce qui, pour elle, est un partage).

Deux jours d’interrogations, de questionnement, de joies, de partages, et d’ouvertures. De soi à soi, de soi aux autres, de soi à l’univers avec des personnes très différentes les uns des autres. Deux jours qui m’ont appris à approcher la médiation encore autrement…

Une « complétude » dans ma formation de médiateur commencée il y a plus de 20 ans avec Jacques SALZER. J’ai eu la chance de côtoyer des formateurs, des maîtres dont Thomas FIUTAK, Michèle GUILLAUME-HOFNUNG, John Peter WELDON, Marianne SOUQUET, et tant d’autres qui ont fait de moi le médiateur que je suis aujourd’hui.

Toujours en quête de plus de savoirs et d’habileté des médiateurs qu’il m’a été donné de côtoyer, j’ai été très étonnée par Jacqueline MORINEAU. Elle a ce don ineffable de vous faire connaître autrement la médiation au-delà des modèles et des applications qu’on peut pratiquer, une médiation qu’elle appelle «humaniste ».

Cette amoureuse des sculptures grecques vous mène à mi-chemin entre les arcanes de la tragédie grecque, des mystères des dieux antiques et les textes sacrés.

De ce mélange (pas si hétéroclite que cela), elle fait naître la médiation humaniste, appelée ainsi par elle car elle met le principal intéressé au centre, l’être humain avec ses forces et ses faiblesses, au cœur de sa tragédie, de son conflit existentiel.

Faisant un rapide retour en arrière sur les traditions anciennes qui ont menées à la médiation d’aujourd’hui, elle démontre comment le monde d’aujourd’hui se perd, ignore le passage d’une civilisation à une autre, d’un temps à un autre, selon un système de balancier d’horloge inexorable et pourtant prévisible.

Elle passe en revue les maux de ce siècle et des précédents qui ont commencé dès DESCARTES qui a fait surgir le précepte du présomptueux « Je pense donc je suis » en se voulant l’égal des Dieux, qui a balayé le moyenâgeux et sage « J’existe », pour nous amener au terrible « J’ai donc j’existe ».

Jacqueline MORINEAU nous a fait participer à un jeu de lecture de photos qui nous a fait nous « découvrir » pour mieux nous voir sous un autre jour. Puis ce furent au tour des jeux de rôles qui nous ont permis de prendre conscience, entre autres, du fait que nous ne parlons et nous ne montrons et ne considérons que les masques dont se parent les personnes, (personna = masque) pour ne pas montrer l’être véritable, souvent insoupçonné, qui se cache derrière.

AU crois de ces deux jours j’ai eu la sensation de vivre, hors du temps et de l’espace, un de ces moments privilégiés dont on ressort épuisé mais ravi.

Tous nos échanges m’ont persuadée qu’ayant vécu la fin d’une civilisation, celle de l’industrialisation, de la consommation, de l’État-Providence, nous en avions déjà abordé une autre dans laquelle le vivant est le centre : l’homme, l’animal que nous sommes et la nature dont nous sommes une infime partie.

Ce passé, largement dépassé, tout comme l’est la façon vieillotte de concevoir la justice, l’éducation, le rapport aux animaux ou autres êtres dits « inférieurs », laisse place à une autre manière d’être au monde, respectueux de ce qui nous entoure, du passé en n’ayant pas peur de le dépasser pour regarder vers l’avenir.

Ce « stage » m’a donné de réaliser que nous nous dirigions, grâce à la médiation, (je sais, je vais choquer certains qui vont me traiter d’illuminée mais, «vaï », je prends le risque), vers un autre monde, un autre temps, un autre espace, une civilisation où les hommes peuvent se parler, s’écouter, se respecter, pour trouver des solutions à leurs dilemmes.

Car le vrai challenge dans un conflit est moins de le gérer que de voir l’autre, le conflit et soi-même, tels qu’ils sont et non tels qu’on se les imagine ou qu’on voudrait qu’ils soient. Réapprendre à se parler, à se respecter, à se considérer, dans la vraie vie, non dans une vie de substitution où l’imaginaire, furie égoïste, inhumaine, livrée à elle-même, fait des ravages et commet des crimes contre l’humanité, la Nature.

Ce nouveau modèle de dialogue qu’est la médiation doit maintenant être appris dès le plus jeune âge, à tous et pour tous, en tous lieux. Elle est un instrument de paix sociale, de respect, d’ouverture à l’autre, dans une société qui crève de manque de partage et une France qui a tendance à oublier qu’elle est l’origine de la Déclaration des Droits de l’Homme, de la Laïcité.

Ce sont ces principes essentiels que la médiation permet de mettre en application.

Mon vœu en cette nouvelle année ? Rencontrer des mécènes, des sponsors, des âmes de bonne volonté, pour permettre à ceux qui n’en ont pas les moyens de se former à la médiation et devenir des faiseurs de paix.

J’espère que ce vœu se réalisera.

Merci !

Belle et bonne Année 2020 !